Sourire de Reda : La crise sanitaire a «grandement impacté les jeunes sur le plan émotionnel»
Avec la campagne Ana M3ak, lancée il y a deux ans, Sourire de Reda a poursuivi, en 2020, son action préventive contre le suicide des jeunes, en affichant un «bilan record pour l’année passée, dû à la pandémie du coronavirus et les mesures qu’elle a engendrées». Un communiqué de l’ONG, parvenu à Yabiladi, indique ainsi que la helpline Stop Silence a enregistré un taux d’appels supplémentaires de +78%, entre janvier et juin 2020, par rapport à la même période de l’année 2019, avec un pic de 92 % entre mars et juin, qui correspond à la période du confinement.
«Ces chiffres montrent que la crise sanitaire a grandement impacté les jeunes sur le plan émotionnel», explique l’association fondée en décembre 2009, ajoutant que les chats de la helpline ont permis de relever un mal-être dû à plusieurs facteurs. Elle cite ainsi un manque d’intimité et le confinement avec des personnes maltraitantes, un manque de visibilité sur l’avenir, l’arrêt brusque de suivi psychologique ou de traitement médicamenteux mais aussi à une «recrudescence des situations de cyber harcèlement avec l’augmentation du temps passé par les jeunes sur le web».
Face à cette situation, Sourire de Reda a «renforcé ses actions durant cette période particulière, notamment à travers la mobilisation de ressources exceptionnelles pour le soutien émotionnel pendant le confinement, pour la helpline et pour les réponses aux demandes d’aide par mail et sur les réseaux sociaux». «L’association a également animé un webinaire à destination d’un collectif de psychologues sur le thème « Crise suicidaire pendant le Covid : agir pour (se) sécuriser »».
«Notre objectif n’est pas de modifier le comportement des jeunes ou de faire en sorte qu’ils soient moins connectés. Nous sommes là pour les accompagner dans les périodes difficiles, les aider à retrouver du lien avec leur famille, leur génération et souvent les orienter vers des psychologues voire des psychiatres. Nous sommes là où ils sont», a déclaré Meryeme Bouzidi Laraki, Présidente fondatrice de Sourire de Reda.