Plaidoyer pour la prévention du suicide des jeunes au Maroc
Alors que le suicide est la 2ème cause de mortalité des jeunes dans le monde (*1) et que 23,42% des jeunes marocains sont identifiés comme étant à risque suicidaire (*2), Sourire de Reda soutient la Stratégie Nationale de Prévention du Suicide élaborée en 2020 et attend avec impatience que des actions tangibles soient mises en œuvre.
C’est dans ce contexte, et à l’occasion de la Journée Nationale de Prévention du Suicide des Jeunes, que Sourire de Reda appelle à une collaboration générale entre ministères, hôpitaux, écoles, médias et société civile autour de 9 préconisations clés.
Sourire de Reda plaide pour la création d’un Observatoire National du Suicide qui regroupe et analyse des données épidémiologiques et cliniques au niveau du pays.
Ces données permettront non seulement d’évaluer l’ampleur de la situation, mais également d’adapter les plans d’action en matière de prévention du suicide.
Il est nécessaire de faciliter l’accès aux soins de santé mentale, en renforçant les infrastructures existantes et en développant de nouveaux services dédiés tels que des centres de crise suicidaire.
Cela contribuera à une prise en charge plus rapide et efficace des jeunes en détresse.
Assurer une formation pointue aux professionnels de la santé, aux éducateurs, aux travailleurs sociaux et aux intervenants de première ligne permettra de constituer un réseau apte à détecter les signes précoces de détresse chez les jeunes et en capacité d’agir pour éviter les passages à l’acte.
Sourire de Reda offre aujourd’hui au Maroc la seule helpline anonyme, gratuite et confidentielle pour les jeunes en souffrance et à risque suicidaire. Cette ligne de soutien émotionnel doit être renforcée grâce au recrutement et à la formation d’un plus grand nombre d’écoutants.
Sourire de Reda milite aussi pour que des lignes d’écoute à destination des adultes soient créées.
Sourire de Reda préconise d’intégrer dans les cursus universitaires des programmes pédagogiques sur la prévention du suicide. L’objectif est de sensibiliser les étudiants mais aussi de les former sur les signes précurseurs, les premiers secours à apporter et les dispositifs de soutien disponibles. C’est aussi le moyen de favoriser un environnement dans lequel ils pourront exprimer leurs émotions et, si besoin, chercher de l’aide, pour eux-mêmes ou pour autrui, sans crainte d’être jugés.
Forte de son expérience de sensibilisation par les pairs menée depuis des années sous la forme d’un comité de jeunes, Sourire de Reda recommande d’intégrer les jeunes dans l’élaboration et la mise en œuvre des dispositifs de prévention.
Leur point de vue peut guider la conception de programmes qui seront à la fois plus pertinents et plus efficaces car mieux adaptés à leurs spécificités.
Les familles touchées par un suicide sont fragilisées. Afin de prévenir d’autres drames, elles doivent être soutenues par un protocole encadré de postvention qui les accompagnera dans leur deuil et leurs questionnements.
Les médias ont un rôle d’alerte, de mobilisation sociale et de sensibilisation. Ils peuvent aussi contribuer à la prévention du suicide, en veillant notamment au choix des mots et des visuels utilisés. Ainsi par exemple, l’OMS recommande d’éviter tout sensationnalisme, d’être respectueux vis-à-vis des familles endeuillées, de ne jamais décrire la méthode employée, de ne pas publier d’images « choc » et de toujours donner des informations sur les ressources d’aides locales (*3).
Les campagnes nationales visent à sensibiliser un large public tout en favorisant une compréhension plus profonde de ce sujet au niveau national.
Elles permettent également de lutter contre les idées fausses et la déstigmatisation des personnes ayant des idées ou des comportements suicidaires.